Σάββατο 23 Ιουλίου 2016

La France offre à l’Afrique du Sud les archives numérisées du procès Mandela

A l’occasion de la visite officielle du président sud-africain Jacob Zuma à ParisFrançois Hollande lui a remis, lundi 11 juillet, à midi, les archives sonores du procès Rivonia par lequel Nelson Mandela a été condamné au bagne à vie le 12 juin 1964. Que sont ces archives ? Comment ont-elles été restaurées par la France ? Que symbolise ce geste diplomatique officiel ?

Le procès a été enregistré dans sa quasi-intégralité sur support vinyle, les dictabelts : 591 d’entre eux ont à l’époque enregistré plus de deux cent trente heures du procès qu’avaient subi le militant anti-apartheid et sept de ses compagnons de lutte. A la demande des autorités sud-africaines, l’Institut national de l’audiovisuel (INA) a restauré et numérisé ces archives sonores.

1. Pourquoi est-ce la France qui a numérisé ces bandes ?

Sur près de 600 dictabelts d’enregistrement, sept seulement ont gravé la voix de Nelson Mandela lors de ses dépositions à la barre. Ces enregistrements avaient déjà été numérisés en 2001 par la British Library, mais le procédé utilisé avait, selon divers avis, endommagé deux des sept bandes. Il n’y avait à ce jour pas de dispositif adéquat pour numériser à grande échelle les dictabelts du procès Rivolia.
C’est l’ingénieur français Henri Chamoux qui est parvenu à mettre au point la technologie. En 2014, par l’intermédiaire de l’INA, les autorités sud-africaines font appel à lui pour restaurer les archives du procès de Neslon Mandela. « Les archives m’ont été données en désordre, on m’a donné huit albums de dix à douze pages chacun, dans lesquels on trouvait des enveloppes renfermant entre cinq à dix dictabelts, raconte-t-il. Cela a représenté quatre à cinq heures de travail par heure de procès. »
Quinze mois de labeur au sein d’une équipe composée d’experts audio de l’INA et du Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA, CNRS) ont permis la restauration des deux cent trente heures de procès. « C’était impressionnant de retomber sur des passages audio aussi importants que Mandela disant qu’il est prêt à mourir pour son idéal démocratique », ajoute Henri Chamoux.

2. Est-ce la première fois que l’on peut entendre ces archives ?

Non, ces archives sonores avaient déjà été remises à l’Afrique du Sud par la France le 17 avril 2016, dès que la numérisation de celles-ci avait été achevée. La remise des enregistrements avait symboliquement eu lieu dans la grande salle de la Cour suprême de Pretoria où s’était tenu le procès Rivonia, en présence de trois des huit condamnés encore vivants : Denis Goldberg, Ahmed Kathrada et Andrew Mlangeni.

A l’époque, Denis Goldberg, 82 ans, avait salué cette restauration permettant de « garder l’Histoire vivante », dans une déclaration à l’AFP. « Ce procès en particulier a transformé la façon dont le monde voyait l’Afrique du Sud, avait-il alors déclaré. Les pays qui soutenaient l’Afrique du Sud ont continué à le faire mais les gens dans le monde ont dit : non, c’est injuste, l’apartheid est un crime contre l’humanité. »
Aujourd’hui, la remise de ces mêmes enregistrements de chef d’Etat à chef d’Etat est un geste officiel dont Jacob Zuma s’est félicité. Il a remercié la France « pour la numérisation du procès de Rivonia qui vapréserver ce morceau inestimable de l’histoire de l’Afrique du Sud pour les générations à venir ».

3. Cette remise a-t-elle un poids diplomatique ?

C’est une remise d’archives plus symbolique que diplomatique. « Le projet est prévu depuis plusieurs mois », relativise ainsi Liesl Louw-Vaudran, spécialiste de la politique extérieure sud-africaine à l’Institute for Security Studies (ISS). Cela fait en effet depuis avril et la cérémonie à Pretoria qu’il est prévu de remettre officiellement les archives du procès de l’ancien président sud-africain, à la popularité jamais ternie, à Jacob Zuma.
Néanmoins, c’est un geste diplomatique à l’avantage de François Hollande, qui en a profité pour marteler les liens que les deux chefs d’Etat tentent d’afficher à Paris. La France et l’Afrique du Sud ont l’ambition commune « de défendre partout la démocratie, le pluralisme », a ainsi affirmé le président français sur le perron de l’Elysée. « Sans doute est-ce dû à notre histoire et aux liens qui se sont créés pendant toute la période où les Sud-Africains voulaient en terminer avec l’apartheid et où les mouvements progressistes en Europe et en France luttaient à côté de Nelson Mandela », a-t-il ajouté.


L’Afrique du Sud s’est construite avec cet héritage qu’ont laissé Nelson Mandela et les militants de la lutte pour l’égalité entre Noirs et blancs. Pour Jacob Zuma, qui a toujours manifesté une grande loyauté vis-à-vis du legs de la lutte anti-apartheid et de ceux qui l’ont menée, récupérer les bandes-son du procès des huit condamnés au bagne à vie revêt une importance toute particulière.



Πηγή : Le Monde

Δεν υπάρχουν σχόλια:

Δημοσίευση σχολίου

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...